Il était la propriété de quelqu’un d’autre, sa vie ni celle de sa préférée ne lui appartenait, et cela il ne pouvait le supporter. Il ne supportait plus de devoir la partager avec son maître, sa haine montait crescendo et pourtant, il savait que dans l’Yrail, la seule façon de se libérer était de prendre la place du possesseur. Etait-il prêt à sauter le pas ?
Erik se lassait peu à peu d’elle, et la troqua contre un jeune poulain. Cela en était trop ! Il ne pouvait le supporter et se dressa alors contre son maître, Erik Vosh, qui rit alors à gorge déployée devant sa hargne naissante. Les armes courbes rituelles furent alors sorties de leurs étuis, les fouets posés au pied de chaque adversaire.
Le combat commença alors, très violent, il se jeta sur Erik, lui asséna un coup rapide arrachant lambeaux de cuir et de peau de son épaule gauche. Erik en profita pour rire, encore une fois, comme s’il ne ressentait pas la douleur, pourtant le sang coulait le long de son bras.
Il avait de l’espoir, l’espoir de retrouver son étreinte, mais avant il devait battre Erik. Ce dernier harangua la foule, faisait du spectacle, alors qu’il ne voulait que sa liberté ; et pour cette liberté il lança un nouvel assaut. Peut-être un excès de confiance, ou une technique moindre ; Erik esquiva et commença la danse. Il sentit une douleur vive dans le dos, et un liquide chaud et poisseux coula instantanément. Puis une autre douleur, derrière les cuisses, le força à tomber à genoux.
Son regard croisa celui de son aimée, et cet instant dura une éternité. Il entendit son arme tomber au sol dans un bruit sourd ; derrière la foule, les chevaux hennissaient ; l’arme d’Erik sifflait en fendant l’air. Au fur et à mesure que le sifflement se faisait présent, il pouvait lire une stupeur grandissante dans ses yeux, dans lesquels des larmes commençaient à perler.
Erik récupéra le poulain nouvellement acquis et emmena ses autres possessions, plus obéissantes que jamais, à la chasse pour nourrir l’Yrail.