A son corps défendant – PA§2


-Et voilà que je suis en train de me cacher de ce groupe d’impies… mais pourquoi notre Vaelrys ne les fait pas repartir dans les plaines… la forêt n’est pas faite pour eux, ni pour personne d’autre que nous ou les esprits.

Perdue dans ses pensées profondes, quelque peu échaudée par le manque d’intérêt que représente le fait de jouer les nounous pour une équipée d’adultes cherchant à se faire peur ; Lorush ne s’aperçut pas tout de suite de ce que les hommes bleus étaient en train de faire. Au bout de quelques coups de hache elle commença à émerger de ses propres brumes. Ajustant son masque, elle se jeta dans le vide, rattrapa une branche  pour faire tomber un fruit bien mûr sur celui qui brandissait à nouveau la hache. La surprise quelque peu passée, elle en profita pour hurler dans la cavité d’un tronc, qui, elle le savait résonnait comme peu d’autres, et permit ainsi de remettre les intrus sur leurs gardes. Elle pouvait voir leurs traits se crisper, les muscles se tendre. Les armes étaient sorties de leurs fourreaux, les hommes sur le qui vive, prenaient n’importe quel bruit pour une possible agression. Lorush savait qu’elle n’avait qu’à forcer un peu pour les faire repartir d’où ils venaient.  Comme répondant à ses pensées, l’arbre mutilé par ces étrangers inconscients commença à craqueler, chanceler, puis tomba dans un fracas mêlant bruits de branches brisées, le cri des personnes apeurées et les hurlements de ceux qui avaient eu moins de chance.

Le silence qui suivit fut des plus lourds. Lorush avait beau tenter de se remémorer la scène, elle n’avait rien vu venir,ils étaient tous morts. Pire, elle n’avait pas réussi à les empêcher de blesser la forêt…

-Ce que la forêt subit, elle le rend au centuple. Il va falloir que je m’explique avec notre Vaelrys.

Lentement, elle raccrocha le masque à sa ceinture, profitant de l’air frais qui piquait ses joues. Un mouvement accrocha le coin de son oeil. Levant son arc, elle s’immobilisa brutalement. Au loin, elle vit un Masque Noir. Chasseur silencieux et menaçant, ses yeux qu’elle devinait derrière le masque parcoururent le carnage, puis la sondèrent. Un silence qui dura une éternité, et il repartit.

Les Gardiens se montrent de plus en plus… Le coeur de la forêt frémit…

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