Seithfed – PA§2


Origine

La troisième fille de Vaelrys, Calypso, était une femme magnifique au tempérament aussi fougueux que celui de ses aînés. Fière et vaillante, elle ne reculait devant aucun combat, et semblait même parfois les provoquer lorsque l’ambiance devenait un peu trop morne à son goût. De fait, lorsque Vaelrys l’envoya dans les plaines à la poursuite de troupeaux et de terres, son cœur fut rempli de joie, ses yeux brillèrent de plaisir, et elle partit comme une tempête vers l’Est, impatiente de découvrir de nouvelles terres et d’agrandir les possessions de sa harde. Cependant, nul gibier, nulle proie n’était à son goût. La Seithfed chassait, certes, mais jamais elle ne posait pied à terre plus de quelques heures pour reposer les chevaux, nourrir les enfants et les hommes, et dormir.

Sa chevauchée sauvage les mena, telle la tornade, loin vers l’Est. Voyant les bords escarpés du vide et de la fin du monde, elle consentit enfin à poser pied à terre. Le regard brillant, elle toisa alors ses frères et sœurs, gris de poussière, le visage bruni par le soleil, mais conservant l’œil farouche et l’air alerte. L’air sombre, elle annonça alors que la Seithfed s’installerait ici, mettant au défi quiconque de la dissuader. Personne ne le fit. Partant comme une tornade, elle débusqua un troupeau de chevreuils et fondit dessus, impitoyable.

Ainsi la Seithfed trouva ses terres, et les chevreuils étaient capables de parcourir de longues distances, leur territoire était vaste.

Bien entendu, l’histoire ne se termine pas ici. En effet, peu de temps après l’installation de la harde sur ces terres, un évènement troublant se présenta. Alors que la querelle avec la Nawfed venait de prendre fin et que les hardes se quittaient quelque peu en froid, on pouvait apercevoir, au loin, marchant derrière un oiseau de feu, tout un peuple, certainement des hommes des terres du sud. Ceux-ci, vêtus de rouge, accompagnés de musiques et de rires, traversaient impunément les terres de la Seithfed.

Frustré par leur dernière querelle, la Seithfed sonna l’appel à la chasse sans attendre.

Mais ceux-ci, au lieu de repartir de là où ils étaient venus, plièrent l’échine et coururent plus en avant, toujours plus à l’est, derrière l’oiseau enflammé. Ils s’enfoncèrent plus loin dans le territoire de la Seithfed, se défendant âprement pour leurs vies, sans pour autant chercher à prendre ou à défendre ces terres.

Wilhem, plentyn de la Cyntaf, vint à leur rencontre et les somma au nom de Leiff et de leur sang de détruire ce peuple qui tentait vainement de leur prendre leur terre. La Seithfed se joignit à eux.

Petit à petit, la plaine fut abreuvée du sang rouge feu, au point d’en devenir spongieuse par endroit. La curée prit fin de la manière la plus absurde qui soit : l’oiseau de feu passa par-dessus le bord du monde, et son peuple, épuisé et couvert de sang, sauta à sa suite.

La Seithfed avait purgé ses terres de l’envahisseur. Deux jours après, sans aucune raison, une maladie brûlante la ravagea, et elle mourut dans la nuit. Tous ceux qui avaient assisté au saut du phœnix établirent un lien entre la mort de leur guide et le massacre de ce peuple étrange.

La Seithfed retourna chasser ses troupeaux, et somma ses frères golygydds de ne revenir sur leurs terres que s’ils étaient accompagnés de Leiff, mais jamais cette histoire ne fut oubliée.

Durant de nombreuses générations la Seithfed n’eut que très peu d’échanges avec les autres hardes, et cela n’était pas plus mal car une maladie les rongeait tous. Elle se manifestait sous forme de tâches-de-vin sur les nouveau-nés qui devenaient douloureuses.

Puis, au fil du temps, les tâches disparurent des nourrissons, au point de n’avoir plus qu’un enfant sur dix touché par le mal brûlant. C’est durant cette période que la Seithfed réussit à croître de manière expansive, les parents étant habitués à perdre de nombreux enfants, ils étaient également habitués à en faire beaucoup. La harde se scinda alors en plusieurs haras durant les saisons chaudes pour maintenir les troupeaux de chevreuils à un niveau convenable.

Puis vint le réunificateur, celui qui se rappela à eux comme leur guide, le digne descendant de Leiff, son bras armé. Il réussit à les convaincre de prendre les armes, et grâce à leur savoir, la Seithfed restait en arrière pour soigner les blessés, ou les soulager avant que Betse ne vienne les chercher pour les emmener sous le monde et ainsi les donner à Bovor.

Mais ce temps-là est encore une fois révolu, le réunificateur est mort, des mains des royaumes, tout comme Leiff pouvait les craindre nous devons les craindre également. Et la Seithfed retourna sur ses terres de chasse, laissant la guerre loin au sud… enfin l’espérait-elle. On put entendre que le phoenix était revenu et avec lui le mal brûlant qui ne touchait plus seulement les nouveau-nés.

Signes distinctifs

Certaines personnes ont sur la peau des tâches-de-vin de tailles différentes en fonction de l’avancée de la maladie.

Ils connaissent les plantes qui permettent de soulager les douleurs, et il n’est pas rare de voir un cavalier tirer un herbier derrière lui, une sorte de couche remplir de terre et de plantes.

Organisation sociale

Le Vaelrys est à la tête de tout et prend régulièrement les décisions sans en référer au Plentyn qui ne reste pas avec la harde.

Le Plentyn est le plus respecté des scruteurs du ciel, celui qui arrive à lire les étoiles comme les tatoueurs lisent la langue de Leiff.

La harde suit les troupeaux de chevreuils. Depuis peu, elle s’est regroupée et les chasseurs partent en petits groupes pour traquer les différents troupeaux.

Les guérisseurs sont réputés chez tous les goylygydds pour être capable de soulager n’importe quel mal.

Les enfants sont protégés, surtout ceux qui sont sains.

Les tatoueurs sont bien plus respectés par la Seithfed de par leur lien privilégié avec le Centaure.

Religion

Leiff, le guide

Il est au-dessus de toute chose, il est celui qui a permis à Calypso de survivre, ainsi qu’à toute sa harde.

Nous le vénérons à chaque naissance. Les tatoueurs font leur office sur les nourrissons sains, afin d’écrire des prières de protection divine.

Betse, la passeuse

Elle est celle qui emmène les morts dans le royaume de Bovor, elle est représentée de manière versatile mais à chaque fois pourvue d’un moyen de voler.

Des prières lui sont adressées pour qu’elle protège les morts de la Seithfed et de nombreuses offrandes sont laissées autour des cadavres lors des rites funéraires.

Bovor, le maudit

Il est le gardien du monde du dessous, personne n’est capable d’échapper à ses griffes/serres. Il garde prisonnières les âmes jusqu’à leur rédemption et seulement alors il peut les laisser partir vers les étoiles.

Ceinwen, la verte

La saison de Ceinwen est le printemps, le temps du renouveau, elle est la naissance. Elle représente la fertilité des femmes mais également la fougue des hommes, elle est la sœur de Cernun. Elle est le jour et Cernun la nuit, elle est le soleil et lui la lune.

Lorsqu’un enfant va naître, les prières et offrandes à Ceinwen redoublent.

Cernun, le cornu

Il est le bourreau, le bras armé de Leiff, celui qui est capable de donner la mort en toute circonstance. Il est vénéré lors des guerres de la Seithfed et prend alors largement plus de place qu’à l’accoutumée, lorsque la nuit devient le jour.

Economie, secteur d’activité

La Seithfed est spécialisée en onguents qui calment la douleur ou la font disparaître. Une célèbre drogue serait capable de les rendre insensible à la douleur, mais les ferait tomber dans le royaume de Bovor.

Les autres hardes leur emmènent leurs malades quand ils n’ont plus d’espoir, et pour les hardes comme la Wythfed, c’est un vrai pèlerinage.

Ils troquent également leurs herbiers, cherchant toujours à découvrir de nouvelles utilités à de nouvelles plantes.

Personnages importants

Vaelrys, Ingrith

Elle a été la nouvelle Vaelrys très jeune, à la mort du dernier par le mal brûlant, elle avait alors à peine 12 ans, à peine plus âgée que le réunificateur lorsqu’elle le rencontra pour la première fois. Sa mort l’a plus peinée que ce qu’on aurait pu penser, ils étaient proches et elle ne voulait pas qu’il parte en Ormsaint.

Plentyn, Kiendrak

Il est d’excellent conseil, et sait parfaitement lire les étoiles. Les scruteurs n’ont plus à exister pour lui, les phoenix sont revenus et peut-être même que Bovor les a aidé.

Vu par les autres hardes

Nous sommes vu comme étant souvent les yeux tournés vers le bord du monde prenant peu cas des affaires du contivent et des hardes, attendant un quelconque signe nous permettant enfin de prendre une décision qui ferait basculer l’avenir de la harde, ou de tous. Nous sommes également laissé souvent à l’écart car certains croient encore que notre maladie est contagieuse… ce qui est maintenant possible.

Armes et objets de prédilection

Un herbier peut avoir différentes formes, d’un simple bouquin à plusieurs plans dans des pots.

Une lame courbe capable de couper les plantes comme trancher les gorges.