Pedwerydd – PA§2


Origine

Anyen, la troisième née de Vaelrys, était une femme puissante et énergique mais dont la colère était semblable à un feu de plaine : brutale, immédiate et destructrice. Ainsi, lorsque vint le moment où son père l’envoya loin d’Ectalis, la colère prit le dessus, et elle partit en faisant le serment que lorsque la Pedwerydd reviendrait, ce serait porteuse d’une vérité qui fera d’elle la première harde.

Chevauchant à bride abattue avec les siens, elle épuisa hommes et chevaux jusqu’aux limites du contivent, ayant décidé d’arracher cette vérité en suivant le chemin inverse que celui emprunté par la toute première harde de l’histoire de son peuple. Cependant, les esprits lui délivrèrent un message différent, car alors des chariotteurs de Ventedru remontèrent à leur rencontre, clairement agressifs. La harde était épuisée, et le combat vira très vite au massacre. L’aveuglement dû à la colère disparaissant devant le sang de son peuple, Anyen se jeta alors dans la mêlée, retardant le plus possible les adversaires et ordonnant à ceux qui ne combattaient pas de ramener les blessés avec eux et partir vers la forêt.

Les artisans s’enfoncèrent dans la forêt jusqu’à ce que les chariots et les traits des hommes du sud ne puissent plus les atteindre. La harde était de taille, et dans la forêt ils ne parvenaient pas à trouver un lieu où se poser et où nourriture, eau potable et espace suffisant seraient réunis. Les plus faibles mouraient, les plus forts fatiguaient. Toutefois, une nuit, beaucoup rêvèrent qu’ils marchaient dans la forêt, suivant un itinéraire qu’ils rencontrèrent peu de temps après dans leur marche. Il les mena à une clairière d’où sortait, d’entre un amas de racines, une source claire et abondante.

Les soigneurs s’occupèrent pleinement des blessés restants, et Anyen et ses guerriers ne revenaient pas… Ils construisirent alors des abris de fortune, abattant des arbres pour en récupérer le bois.

La peur au ventre, le groupe attendit, terrorisé, le retour des siens, se chauffant et bâtissant de bois mort, guettant les ombres des buissons, ne sachant plus si l’on désirait en voir sortir quelqu’un ou au contraire qu’elles restent immobiles.

Après plusieurs jours, portée par deux des plus vaillants guerriers, Anyen revint, grièvement blessée mais vivante. Les premiers blessés que l’on avait ramené étaient légers, mais les guerriers qui revenaient étaient tous durement touchés, certains ne survivraient pas à la prochaine nuit.

Lorsqu’elle reprit connaissance, marchant difficilement, elle finit par partir dans la forêt, accompagnée de son plentyn, Pjetr. Certains voulurent la retenir, mais sombrement elle rétorqua :

« Nous avons failli mourir, par ma faute. Mon orgueil et ma jeunesse m’ont aveuglée, et vous en avez payé le prix du sang. Maintenant, demeurez ici, protégez-vous car la famille et le lien qui nous unit est tout ce qu’il nous reste. Ne touchez pas aux arbres, et attendez mon retour. »

De nombreux jours plus tard, elle et le plentyn étaient de retour. Les blessures d’Anyen étaient presque guéries, elle marchait presque sans aide. Son plentyn était physiquement intact, mais cependant, il portait un masque sur son visage.

Un grand silence suivit ces mots, car tous à présent attendaient de savoir ce qu’était-ce si lourd secret… Anyen eut un sourire malicieux.

« Mais avant tout, je dois m’absoudre de ma plus grande faute. »

Brusquement, elle se coupa les cheveux, signe de honte et d’infamie.

Ainsi parla Anyen, qui au terme de son année fut rebaptisée Somia, la sage. Les êtres de la forêt tinrent parole. Ils nous montrèrent un troupeau de ces oiseaux courants dont la chair nourrissait nos corps fatigués. Ils nous montrèrent où chercher les sources, quelles plantes soignaient et quelles plantes tuaient.

Signes distinctifs

Contrairement à leurs cousins des plaines, les membres de la Pedwerydd arborent peu de fourrures lourdes ou de tatouages rituels. Les tenues sont plus sobres, les tissus de laine simple, mais un grand soin est apporté aux broderies, aux perles, et aux masques. Beaucoup de vêtements, d’objets et d’armes sont décorés de plumes. En accord avec leur environnement, les couleurs vont du noir, au vert en passant par le marron.

Tous possèdent un masque, finement ouvragé, peint, parfois incrusté de pierres semi-précieuses ou de coquillages pour les plus aventureux et/ou les plus chanceux.

Organisation sociale

Il y a de cela des siècles, les fondateurs de la harde décidèrent d’adopter des masques pour jeter un écran entre le regard de tous et ceux qu’ils avaient décidé de protéger. Le masque s’installa au centre de la vie de tous. Pour ceux qui en connaissent les codes, les peintures sur les masques sont signifiantes de niveaux sociaux.

La Pedwerydd vit comme une meute. Tous sont liés aux autres, et l’évolution d’un des membres de la harde nécessite l’acceptation de tous.

A la naissance, la famille donne à l’enfant son premier nom, son “nom d’homme”. L’éducation de l’enfant est entièrement confiée à la mère et au père durant les dix premières années de sa vie. Toutefois, même si l’enfant est considéré comme un bien précieux de la harde, il n’est pas encore un membre de celle-ci. Il n’a pas le droit de parler en public, et il ne possède rien d’autre que ses vêtements et ses jouets. En outre, il n’a pas le droit de porter d’arme.

A ses dix ans, l’enfant est envoyé dans la forêt avec une arme donnée par le Plentyn, celui-ci ayant choisi l’arme en fonction des capacités de l’enfant. Durant trois jours, l’enfant doit survivre, et revenir avec de la nourriture pour la harde. Dès lors, l’enfant devient l’enfant de la harde. En grandissant, l’enfant choisira sa “voie”. En effet, le futur chef de la harde, lorsqu’il est désigné par le vote de tous.

Hommes et femmes sont au même niveau. En effet, ce qui prime c’est la place de chacun au sein de la harde. La fonction prend le pas sur le genre..

Religion

La Pedwerydd vénère différents esprits, avec une préférence différente. En effet, si le centaure est vénéré, il l’est cependant comme une entité ancienne qu’il faut respecter mais qui n’est plus aussi dominante qu’elle ne le fut autrefois, il en va de même pour la Grande Ost.

Leiff

Leiff est l’esprit-centaure. Son culte existe également dans les plaines, mais nous le représentons comme le guide qui nous a conduit dans ces forêts. Nous le respectons car il est le rappel de notre lien avec notre frère des hardes. Sauf chez ceux qui vivent à l’orée de la forêt, son culte est très léger: il est mentionné une fois par an lors de la fête du Souvenir; mais il reste celui qui nous a guidé puis qui s’en est retourné chevaucher le vent dans les plaines.

Cernun, Le Chasseur Cornu

Homme avec une tête de cerf (bois) qui chasse n’importe quelle proie à l’arc pour ensuite la dépecer sur place. Les peaux qu’il laisse derrière lui sont sacrées, nul ne doit y toucher. Cernun est, dans la Pedwerydd, une entité centrale, car il est le défenseur de la forêt.
Cernun est également l’esprit de l’équilibre, et lorsque l’Homme le rompt, il devient alors la proie.

Cenwein, Mère Louve

Cenwein est la Mère, protectrice impitoyable. Il est dit que si un orphelin est abandonné dans la forêt il sera récupéré et nourri par une louve, puis conduit à la harde pour qu’il soit pris en charge. Toutefois, Cenwein n’est pas que protectrice. Elle est également vengeresse sanguinaire, tuant les violeurs, les assassins et les traîtres, et exposant leurs corps mutilés à la vue de tous comme un avertissement.

Ninen & Nenin

Parfois enfants rieurs, parfois jumelles graves, parfois vieillards vitupérant, on ne compte plus les témoignages de ceux qui prétendent avoir vu ces esprits. Ninen et Nenin représentent la noirceur qui rampe au fond des cœurs de tous et qui combat avec la bonté et l’honneur. Ces deux facettes d’une même âme résident en chacun, et l’équilibre doit toujours être maintenu.

Economie, secteur d’activité

Provenant de la forêt, la principale économie de la Pedwerydd est le bois. Bois d’usage, utilisé pour sculpter des bols, des flèches, des couverts rarement, et parfois du bois de construction pour la Cyntaf, mais aussi un autre bois tout à fait particulier: appelé le “bois-esprit”,

dont beaucoup de Plentyn et de chamans raffolent. Ses propriétés et utilisations divergent: quelques brassées de bois à brûler donnent une fumée qui favorise les visions, des statuettes sculptées de bois, représentant esprits, animaux totems ou cercles de concentration, exceptionnellement des armes, boucliers pour les Olaf, lances ou arcs donnent des objets extrêmement rares et précieux.

Le travail des masques et des ornements sur bois est extrêmement précis; Les masques que vend la Pedwerydd

sont extrêmement précieux et raffinés et certains sont parfois achetés pour orner les danseurs des danses du centaure.

Personnages importants

Plentyn, Juanis

Personnalité haute en couleur, aimée et respectée de tous pour son humanité. Il était pressenti pour devenir le prochain plentyn de la Cyntaf, mais suite à la guerre cela ne s’est pas fait. Il commence à se faire vieux mais reste alerte pour son âge.

Vaelrys, Tenitil

Il est reconnu pour sa prudence pourtant parfois assimilé à de la passivité. Il sait toutefois bien gérer les conflits internes, en préservant l’intégrité de sa harde. Il est d’une consensualité à toute épreuve et parfois cela peut laisser pourrir des situations.

Vu par les autres hardes

La Pedwerydd est vue d’un oeil ambigu par ses frères des hardes. En effet, ils sont, à l’unanimité, des êtres étranges qui cachent beaucoup de choses. Toutefois leur respect des traditions, le commerce très profitable du bois et leur férocité au combat leur vaut le respect et l’acceptation par les autres hardes. En outre, lors de la guerre par les nations du sud, elle fut d’une aide salutaire en sapant le flanc des armées de Ventedru qui remontaient, et en apportant racines, baumes et baies de la forêt pour soutenir l’Yrail, la Olaf et la Trydydd.

Armes et objets de prédilection

Flèches et haches courtes, plus maniables dans les milieux encombrés des bois sont pour le plus souvent utilisées par cette harde. Toutefois, les guerriers de la Pedwerydd sont redoutables à la lance.