Au sud du Pays des Brumes, à la naissance du littoral, au détour d’un chemin tortueux, loin de tout et de tous, se dresse un bâtiment austère se confondant avec le paysage.
Un orphelinat.
Pourtant lorsqu’on s’en approche …Rien, il n’y a rien qui permet de le deviner…pas le moindre rire, pas le moindre cri…Une sorte de murmure mais rien de plus.
Cette institution, dirigée par des volontaires de la communauté et par ses anciens bénéficiaires, n’a cessé de prendre de l’ampleur depuis une centaine d’années.
Voyant arriver par vagues, suites aux mouvements des contivents, les orphelins de la mer, comme on les appelait autrefois, ainsi que les derniers nés des familles ne désirant pas garder à leur charge les enfants mal-nés.
Ce sont en effet, toutes les malformations et horreurs de la nature, que portent ces enfants… certains ont réchappé de peu au sacrifice de leur vie. Peut-être que, finalement, cela n’aurait pas été plus mal.
C’est que le clergé est débordé par les abandons. Comme si les dieux, lassés des prières et rituels n’avaient plus envie de répondre et de soigner les enfants dès leur naissance. »