De cette douce époque où chacun vivait au rythme de son labeur et des saisons, il ne reste plus rien.
Enfin, c’est parce que ça se déplace.
A moins que ce ne soit parce qu’ils aient perdu le chemin.
Je me rendis compte que je me parlais à moi-même alors que mon hôte entra dans la pièce.
» – Narlack ? Voici votre collation …Mais je vous ai dérangé dans vos pensées et d’après votre mine, cela semble grave…
-Grave ?! Évidemment que cela l’est !
-Imaginez … un village calme, les chants des femmes qui travaillent, les cris des commerçants qui hèlent leurs clients…
Et tout à coup un bruit sourd, un grondement puis un fracas…
Les flammes, la fumée qui approchent…
La vie du village change… en quelques minutes tout est désert… çà et là restent des étals renversés et des reliefs éparpillés…
Chacun a choisi son camp… sa destinée. Certains se sont échappés comme volatilisés, d’autres ont envoyé leurs familles plus loin, peut être en sécurité, avant de rejoindre les troupes régulières…
Mais il est désormais trop tard… voilà le fief face à ce qu’il se racontait dans les bouches des marchands et colporteurs… Et les hostilités vont bientôt démarrer. »
Le temps de reprendre mon souffle, de boire une gorgée de ce breuvage rafraichissant contenu dans mon gobelet.
Je ne savais pas si je devais reprendre mon récit, car j’aperçu dans ces pupilles vives qui me fixaient, un sombre nuage, celui de l’inquiétude des hommes des Royaumes du nord.